MOI, MONSIEUR, MOI

Une production de Compagnie Djarama

« Moi, Monsieur, Moi ! » raconte l’histoire d’une jeune fille née au Sénégal, confiée tour à tour à une tante, une cousine, un oncle, comme tant d’enfants perçus comme des « poupées vivantes ». Petite bonne à tout faire, elle balaie les sols gras, lave le linge, cuisine pour toute la famille et subit le poids du rejet à l’école.

Ce récit ne s’arrête pas à une seule vie. Il devient celle de toutes les petites filles et femmes, excisées à cinq ans, abusées à neuf, mariées à treize, réduites à l’esclavage par leurs proches, exploitées et brisées.

Sur scène, c’est un clown qui prend la parole et qui raconte. Avec ses grands yeux et son sourire d’enfant, il raconte avec humilité ces histoires graves, transcendant la douleur par des éclats de rire. Les marionnettes et les poupées vivantes deviennent des partenaires, offrant une distance poétique qui amplifie la force des récits.

« Moi, Monsieur, Moi ! » est une plongée dans les réalités invisibles de nombreuses femmes africaines, racontées avec sincérité et une note d’espoir.

 

« Je veux raconter !
Je veux conter ! »

Le spectacle Moi, Monsieur, Moi !, raconte ma vie d’enfant, d’adolescente et de jeune fille, donnée a plusieurs reprises à des membres de ma famille et même à des connaissances, des « amis d’amis ». Le titre retenu se rapporte à un épisode amusant de ma vie d’élève en classe primaire surchargée où pour ne pas être interrogée par le maître, quand on n’avait pas appris la leçon il fallait lever le plus haut possible le doigt et crier « Moi, Monsieur, Moi … », sauf qu’ici c’est le contraire qui se passa !!

Par la mise en abyme de ma vie, je vais tenter de raconter aussi les douleurs de nombres de mes connaissances, amies, voisines ou collègues de classe avec qui la vie n’a pas été tendre : le mariage arrangé, l’excision, la maltraitance, mais aussi l’esclavage et le fatalisme. Je ne tenterai pas de minimiser ou de dédramatiser ces Situations, mais j’irai jusqu’au bout dans la légèreté et le rire, car mon premier métier est clown et je veux que mon clown, aujourd’hui plus qu’hier, soit mon arme pour dire, pour dénoncer aussi, pour régler des comptes peut être… Je veux qu’à chaque rire, une question fuse dans la tête du spectateur… « De quoi je ris ? C’est horrible et je ris ! »


Le propos est grave et ambitieux puisqu’il s’agit dans cette pièce de se mettre nu devant le public en acceptant le questionnement posé par une introspection historico-sociale de son moi, de sa culture, de son éducation, de son vécu personnel et de son héritage.

 

 

Ecriture et jeu: Mamby Mawine

Musique: Ndeye Seck

Mis en scène:  Sylvie Baillon